Sur l'autre rive...
dans mes stats ce matin, je trouve
"un poeme pour lire le jour des funerailles de ma mere"
hum
est ce un orphelin perdu qui cherche des mots tout faits pour couvrir sa peine?
je ne sais pas.
Et je pense à Pierre, qui regarde sa maman partir tout doucement,
après son père l'hiver dernier...
alors si tu repasses par là, voici un poème:
Arrêter les pendules, couper le téléphone,
Empêcher le chien d'aboyer pour l'os que je lui donne,
Faire taire les pianos et les roulements de tambour
Sortir le cercueil avant la fin du jour.
Que les avions qui hurlent au dehors
Dessinent ces trois mots Il Est Mort,
Nouer des voiles noirs aux colonnes des édifices
Ganter de noir les mains des agents de police
Il était mon Nord, mon Sud, mon Est, mon Ouest,
Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste,
Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson.
Je croyais que l'amour jamais ne finirait : j'avais tort.
Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye
Démontez la lune et le soleil
Videz l'océan, arrachez les forêts
Car rien de bon ne peut advenir désormais.
-- Wystan Hugh Auden (1907-1973)
à 22:28