Il m'appelle de temps en temps, pour me faire partager
un peu le flot furieux de musique qui l'entoure.
J'entends sa voix heureuse. Il est bien, heureux.
Si j'étais avec lui, je passerais mon temps à le regarder. Le voir sans carapace.
Je devine au téléphone ses yeux d'enfant.
J'aime assez le contraste entre le calme de mon petit nid
et la fureur de la fête dans mon oreille.
J'aimerais être là bas.
Alors je me gave les oreilles de la dernière daube qui bouge un peu.
Je savoure les bass et les paroles hypement creuses.
Je laisse de côté, comme toujours les contrariétés.
Enfin au prix d'un travail cérébral quasi constant.
Comme pour mon amoureux sans doute,
la musique efface un instant les noirceurs.
Je me gave aussi de ma petite merveille, composée ce soir.
A force de l'écouter je l'aime.
Un peu désincarné, un peu noir, un peu enfantin, un peu flippant...
Et puis mon meilleur ami m'a dit qu'il trouvait ça vraiment bien.
Alors ça va.
Ne reste plus que le verdict de mon amoureux.