Je m'appelle Daisy, Daisy Nepsy...
--> "Elle effeuille les jours les marguerites, elle s'affole, elle court toujours un peu trop vite, elle l'aime un peu beaucoup, mais trop souvent à la folie Daisy, Daisy, Daisy..."
Ce soir j'ai parlé avec Roma Girl au téléphone.
Une heure de conversation...Comme avant.
J'aime parler avec elle.
Elle m'écoute, et, dans une certaine mesure, elle me comprend.
Malgré nos échelles de valeurs différentes.
Mais surtout je peux assumer mes incohérences face à elle.
Je l'ai rencontrée alors que mon histoire avec Mr Coquillage
était en train d'agoniser.
Elle a accompagné de tout près ou d'un peu plus loin mon début de vie d'adulte.
Elle a connu presque tous mes copains, et j'ai connu les siens.
Je lui ai raconté mes trahisons, mes faux pas.
Elle a parfois été étonnée, mais elle a toujours semblé
porter un regard bienveillant sur moi.
Mes bonheurs et les siens nous les avons partagés.
Nos malheurs aussi.
Je l'ai parfois mise en garde d'influences néfastes.
Elle m'a aussi protégée quand elle le jugeait juste.
Et je ne sais comment, j'avais toujours un sourire au coin des lèvres,
même quand je lui en voulais.
Je garderai pour toujours en mémoire cet âge d'or, ces après midi dans cet appartement baigné de soleil.
Mon chat sur le rebord de la fenêtre, la musique un peu trop fort, le Coca sur la table et l'odeur du gateau qui cuisait.
Nos rires, nos tentatives de démoulage, le cendrier qui se remplissait vite...
Les fenêtres ouvertes, le reflet frais de la pelouse du jardin sur le plafond blanc,
les glaçons dans les verres et la fraicheur sur nos palais.
Ces jours d'insouciance complète, qui ne reviendront jamais.
Je crois que je ne me rendais pas compte de la chance que j'avais.
Et en même temps je n'étais pas si heureuse.
Elle non plus.
Et pourtant, toutes les deux, nous faisions notre monde.
Peuplé d'enfants, de sourires, de fleurs et de joie.
Le pays de Candy en mieux.
J'ai un peu retrouvé ce sentiment ce soir.
Même si son tuning man croyait drôle de crier
parfois "et blablabla" du fond de son bureau...
J'ai pu me confier à elle, lui raconter mes angoisses.
Lui dire que je crevais parfois d'imaginer que mon amoureux avait connu d'autres filles. Qu'il en avait aimé. Que mon ventre se noue parfois quand je pense qu'une autre a posé ses mains sur lui.
L'entendre me dire qu'elle ressent la même chose parfois pour son Tuning Man.
Lui dire que je sais que je suis conne, et que j'ai eu aussi des hommes dans ma vie, que j'ai aimés, parfois déraisonnablement, et quelques fois les mains d'un autre ont parcouru mon corps. Que oui je sais que je suis mal placée pour dire quoi que ce soit.
Mais que c'est comme ça.
L'entendre se satisfaire d'un "c'est comme ça", savoir qu'elle comprend.
Que c'est déraisonnable et incohérent mais qu'elle comprend quand même.
Sans juger, sans rire.
Lui dire aussi à quel point j'aime mon Chippen.
Entendre son agacement rieur "Oui on va commencer à le savoir"
Tout de suite suivi d'un "Je suis contente pour toi, tu mérites enfin un peu de paix".
Encore et encore la saouler de mots. Radoter. En rire encore et toujours.
La saouler de mon bonheur qui éclabousse partout.
Lui raconter comme une enfant mes petites joies éphémères.
Le halo de mon amour pour lui.
Mais garder pour moi les vapeurs bleues, les sourires en plein vent, sa douce chaleur dans mon dos, la lumière ténue, le rire désarmant, la musique, le repos, la confiance, l'obscurité, ses mains sur ma taille dans la fumée, ses yeux extraordinaires, quelques larmes, la complicité, son odeur, sa peau...
Et tout le reste.
à 14:01