Je suis fière de moi...
Je me suis trouvée très zen ce soir...
Quand ma mère a refait des siennes...
Quand elle m'a dit qu'avec moi elle allait " de déception en déception ".
Que mon père allait "mourir de honte" à cause de moi.
Je songe à ne jamais lui pardonner ces phrases...
Mais j'ai été très très zen...
Détendue...
Presque drôle...
J'ai sans doute une "conception bizarre de la famille"...(je cite ma mère)
Je n'y peux rien si je ne connais pas ces gens qui sont - par le sang -
mes oncles, tantes, cousins, cousines...
Je n'y peux rien si je n'ai pas existé pour eux pendant 25 ans...
Je n'y peux rien, ce sont des étrangers...
Je n'y peux rien ma famille c'est mon père et ma mère...
C'est tout.
Je me fous qu'ils soient venus d'un autre pays...
Je me fous qu'ils aient envie de me voir...
Je me fous de leurs appels quand ils seront là et qu'ils me
diront avec leur voix mielleuse "ah on aurait bien aimé te voir!"
Je me fous de ne pas être là...
Ils n'avaient qu'à prévenir avant, et là j'aurais peut être bougé.
Prévenir le mercredi soir qu'on arrive le vendredi matin à 08h00
C'est quand même limite...
Je me fous de leurs reproches.
Je me fous de ce fiel qui me rend malade.
Je suis adulte.
Je me fous de ces angoisses qui remontent.
Je me fous de tous ces gens qui ne sont plus là.
Non, mon père ne mourra ni de honte, ni de chagrin.
Non, il ne mourra pas à cause de moi.
Non, il n'a pas fait ce malaise à cause de mon départ de la maison en 1999.
Non, K. n'est pas mort parce que je lui ai fait faire un détour pour me déposer.
Non, je ne pouvais pas être là quand ma petite fleur a cessé de respirer
(...ça marche la méthode coué?...)
Non maman, tu te trompes,
je ne déçois pas tout le monde,
Non maman, tu te trompes,
il y a des gens qui m'aiment,
Non maman, tu te trompes,
je sais mener ma vie,
je sais bosser,
je sais ce que je vaux, veux
j'ai grandi
j'ai du recul
et je vois ce que je ne voulais pas voir :
la méchanceté gratuite, la hargne dans tes paroles, la culpabilité avec laquelle tu joues
la petite perversité des mots, le petit mensonge mesquin, l'air innocent qui suit...
je réalise tout ça au travers de deux coups de téléphone...
et je suis déçue, tiens, pour une fois c'est moi !