Alors on ferme les yeux un instant... - Sonna ni nakanaide iinda ! soba ni iru yo, dakara jibun no ashi de arukou !

Ne pleure pas comme ça
On est là, à côté
Alors mets toi sur tes pieds
Et marche !

C'était la chanson qui remettait le moral de Miss Yuzu en place.
Son départ est une question d'heures, de jours.
Je vais avoir besoin de cette mélodie.
Elle ne veut personne à l'aéroport.
Elle veut partir seule.
Sans rien.
Sauf ses souvenirs.

Elle m'aura laissé des traces indélébiles.
Dans ma tête et dans mon corps.

Ce toussotement particulier.
Les "un" qui ponctuent les phrases que prononcent
mes interlocuteurs.
Certains de mes gestes.
Mes clignements d'oeil quand j'attends la fin d'une phrase.
Un autre regard sur les choses, sur les couleurs.
Mais aussi la simplicité
Le détachement face aux objets
Le courage.
Le calme.
Le rire.

Mais surtout
L'amitié pure.
Simple
Généreuse

Je voulais la voir partir.
Pour qu'elle ne soit pas seule.
Après 5 ans ici, partir seule c'est terrifiant.
Et puis
Pour que mon cerveau ait un support
pour se rendre à l'évidence.
Et puis je voulais rentrer seule chez moi.
Je voulais aller me poser là où on mangeait
des sushi aux knackis et au concombre.
Rester jusqu'au soir pour voir scintiller la Tour Eiffel,
en me souvenant de son regard pensif.
Et pleurer un peu sur ma solitude sans elle,
regarder le trou béant qu'elle laisse.